
TRIBUNE. Entrepreneur et fondateur de l’Institut de formation politique (IFP), Alexandre Pesey dénonce dans le JDD (2 mars) la recrudescence du sectarisme au sein de l’Éducation nationale.
Tout le monde s’entend pour dire que le massacre vendéen fut massif,
Éducation nationale est décidément d’une remarquable inventivité. Toute autre institution finirait par lasser les colères. Pas elle. En janvier dernier, un lycéen se voit exclure de son établissement public (académie d’Aix-Marseille) pour avoir posé une question de nature historique à son professeur d’histoire. Il fait connaître l’affaire : trois millions de vues sur Twitter, un million sur TikTok, une considérable remontée de témoignages enseignants, et tout se passe comme s’il ne s’était rien passé. Ahurissant, mais emblématique.
Que cette tribune emprunte donc à la fable.
Jules est un bon gars. Application scolaire, courtoisie, belle expression. Sa mère, femme de ménage, l’élève seule. C’est aussi un adolescent attentif aux idées politiques, les siennes portant plutôt à droite, mais qui fait montre d’une certaine maturité militante. Sur les réseaux sociaux, il exprime ses positions, à bon droit, en citoyen lambda. À l’école, il s’en tient au rôle attendu, celui de l’élève.
Alors que son cours d’histoire aborde la notion de génocide, une question lui vient. Une question légitime parce que sincère, une controverse historique et mémorielle qui trouve naturellement place dans le petit espace-temps lycéen du jour. Tout le monde s’entend pour dire que le massacre vendéen fut massif, mais s’agissait-il de réprimer la rébellion ou de procéder à l’élimination systématique de toute une population ? En un mot, était-ce un « génocide » ? À défaut d’apporter ici la réponse, on peut toutefois rappeler que Gracchus Babeuf, figure de la Révolution française, parle à cette occasion de « populicide », de « plébéicide ». On peut aussi observer que cette question éclaire la manière dont s’écrit l’Histoire, la manière dont elle se commémore et, surtout, celle dont on l’enseigne.
En effet, à l’issue du cours, soucieux d’éviter tout scandale, Jules se rend auprès de son professeur : « Ne serait-il pas justifié de parler d’un “génocide vendéen” ? ». À qui d’autre s’adresser en confiance ? L’interlocutrice s’emporte. Elle le menace. Pas d’élèves « comme lui » dans ses cours, pas question. Jules s’est intéressé, véritablement, à son propos, mais Jules est un « négationniste ».
Il est aujourd’hui deux sortes d’élèves. Ceux qui injurient et qui frappent. Et puis ceux, comme Jules, qui se retirent, déçus mais respectueux. En fin de journée, on lui fait savoir qu’il sera entendu par la direction. Rendez-vous auquel la plaignante ne participera d’ailleurs pas, et où le proviseur apposera le sempiternel tampon « fasciste » sur ce front juvénile. C’est presque une fable. Une fable cruelle qui dit, en peu de mots, la mécanique délétère de l’Éducation nationale. Et puis vient la morale…
Jules, qui n’est pas invité à se défendre, écope d’un renvoi temporaire pour « atteinte aux valeurs de la République ». Le jeune homme décide de quitter l’établissement pour achever, solitairement, la préparation de son bac. Mais le mal est fait, car le rapport d’exclusion lui fermera bien des portes dans le supérieur. Jules peinera à se défaire de son crime imaginaire. Pas d’ascenseur social pour celui qui pense mal parce qu’il lit trop. Le « mammouth » s’y oppose de tout son poids.
Aucune question, pourtant, ne porte atteinte à la République. Au contraire. C’est le silence inquiet des atmosphères dictatoriales, qu’il faut craindre. Le respect feint devant la conviction que l’on ne partage pas. Ou que l’on ne comprend pas. Si les enseignants redoutent le déploiement d’idées jugées mauvaises, à supposer que le désir d’instruire soit sincère, il paraît nécessaire de sacraliser l’enceinte du cours. Que les choses soient dites, que les avis soient exposés, discutés, les erreurs corrigées, les tensions levées.
L’histoire de Jules est une fable parce qu’elle est symbolique : Jules dérange parce qu’il est trop tranquille. En France, les élèves contestant effectivement les valeurs de la République sont légion. Des dizaines de milliers. Dans certains quartiers, ils forment l’écrasante majorité de certaines classes. Ceux-là sont cajolés. On les sermonne dans un sourire, on se bouche les oreilles. La République essuie les crachats et pardonne bien volontiers ces bruyants enfantillages.
En fait, l’Éducation nationale est emportée par la force d’inertie. C’est une masse qui dérive sans force contraire. Claude Allègre parlait de mammouth pour en qualifier l’administration, mais la métaphore englobe aussi bien les pesanteurs idéologiques. Il faudrait simplement éviter que le conformisme tourne à la méchanceté.
Si les contours du harcèlement scolaires sont notoirement complexes à tracer, le cas de Jules ne souffre pas l’équivoque. Depuis quelques mois, déjà, Jules faisait les frais d’attitudes militantes moins subtiles que les siennes. Affrontements verbaux, provocations, menaces physiques : une bande d’antifas l’avait repéré, et la direction, par son silence, s’est faite complice des agresseurs… Une fois pris en grippe, de surcroît, par l’équipe pédagogique, c’en était fait du voyou imaginaire. Qu’il dégage. Bon débarras.
Ne pouvant lever la main en classe, il a choisi de se dresser tout entier. Jules est courageux, il est digne, il a le verbe clair. Sa route sera plus belle loin de l’ignoble sectarisme.
L’école publique a d’autres chats à ne pas fouetter. ■
L’Éducation nationale n’est pas réformable. Il est nécessaire pour la transmission de la culture et des connaissances, pour la cohérence sociale, pour la survie de la nation, de la démanteler totalement.
Absolument d’accord
Il n’y a jamais eu de professeurs condamnés ou exclus pour avoir fait l’apologie du communisme et nié les massacres commis par cette idéologie. Négationnisme?
Entièrement d’accord avec Antiquus. Il faut en faire table rase. Ou mieux : il faut ne pas y toucher, la laisser crever dans son coin et construire quelque chose à côté.
Education et instruction, l’école est faite pour ouvrir les esprits,. Le savoir, bien raisonné permet l’esprit et donc l’intelligence, ceci vaut aussi pour l’histoire des hommes, bouleversée par des dictatures . Or, la société civile , enfin ceux qui s’imposent dirigeants , n’ont aucun intérêt à ce que les peuples soient instruits, et qui plus est raisonnent.
Ce que l’on appelle la guerre de Vendée est atroce, cette opposition montre la méchanceté de l’homme qui se dit révolutionnaire, et qui écrit l’acte de destruction pour imposer son autorité et qui utilise des troupes étrangères.
L’histoire récente, un président qui déclare la guerre aux Russes montre qu’il ne connait pas l’histoire. Que sait il des Russes enrôlés de forces dans l’armée allemande pendant la deuxième guerre dite mondiale. Sait il qu’en Bretagne les SS Ukrainiens ont fait des ravages . Que sait il des soldats soviétiques enrôlés par les Nazis qui ont désertés et rejoint le maquis français dans toute la France. Trois cent de ces Russes ont participés à la libération de Paris. Les Soviets les ont récupérés de grés ou force le plus discrètement possible. L’histoire des hommes n’est ni simple , ni simpliste, le plus grave est de ne pas la connaitre.
Nous sommes revenu en 1939 et le peuple a oublié ceux qui ont résistés dans les Ardennes , envoyés se faire tuer par des gestionnaires imbus de leur personne, et par un peuple qui n’écoute pas, qui ne veut pas comprendre. L’école n’est que le reflet de notre actuelle société individuelle.
Merci, Monsieur Le Cosquer, c’est parfaitement analysé. Et merci aussi à Alexandre Pesey : votre démarche est courageuse ; mais vous connaissant un peu, je ne suis pas étonnée. Nous devons continuer à dénoncer l’inacceptable.
l’Éducation nationale est emportée C’est une masse qui dérive sans force contraire.
l islam rentre dans l ecole
dommage
Démanteler totalement l’Education nationale était déjà au programme des étudiants et jeunes d’action française des années 1960. Cette mesure me paraît plus actuelle que jamais. Antiquus a raison.
La dénomination d’ « Éducation Nationale » plutôt qu’ « Instruction Publique » est bien audacieuse ; cela étant dit, tout mettre sur le dos de cette institution toute gangrenée qu’elle soit, outre son aspect de « Mammouth » ne suffit à tout expliquer : il y a deux autres acteurs dans cette pièce et qui ne sont des masses inertes, à savoir les élèves et leurs parents.
Intéressant de lire ce que pouvait écrire Jean Dutour (Henri ou l’éducation nationale chez Flammarion) à propos d’une certaine génération »68″, ses profs mais également ses géniteurs :
Chapître V
« Dans notre classe de terminale, chacun avait des idées sur le gouvernement, la révolution, la répression policière, le marxisme et autres foutaises …
Ce qui est encore plus indécent, c’est la révérence ( je ne trouve pas d’autre mot) des adultes pour ces clowneries. » …
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Chapitre XVI
« Un détail amusant à noter, c’est que mes parents, si modenes, si férus de liberté, que j’entends déclarer depuis 10 ans qu’il ne faut rien interdire aux enfants, les laisser faire toutes les expériences possibles, afin de ne pas les « traumatiser », etc, sont exaspérés par ma passion.Si mon père ou ma mère me surprend à lire, c’est aussitôt un petit manège ; on me tourne autour, on m’adresse la parole, on me secoue pour me faire sortir de mon rêve imprimé. Ensuite de quoi, j’entends des moqueries, des bêtises sur le grand air (lesquelles me changent au moins des rabachages * tréma sur le deuxième a * sur la pollution), sur le sport, sur les goûts propres à mon âge, etc, tout comme si nous étions en 1930 et non en 1974 .
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Accent circonflexe et non tréma pour le deuxième « a » de rabachages .