

Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote, répond ici aux questions de Front Populaire (18 juin). Quoique d’un gaullisme sans nuances, nous reprenons cet assez bref entretien qu’on lira avec profit. Reprenant sa formule de conclusion, disons que, au point où en sont les choses, nous aussi, nous sommes engagés avec « tous ceux qui veulent que la France continue. »
ENTRETIEN. Le 18 juin 1940, il y a quatre-vingt-cinq ans jour pour jour, un message résonne depuis Londres : le général de Gaulle appelle la France à poursuivre le combat contre l’envahisseur allemand. Retour sur un évènement (re)fondateur avec Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote.

Front Populaire : Il y a quatre-vingt-cinq ans, le général de Gaulle appelait la France à résister. Que retenez-vous de cet événement fondateur de la Résistance ?
Pierre-Yves Rougeyron : Que la France s’incarna en une voix. Ce ne fut pas la première fois. Rappelez vous le quatrain de Sainte Jeanne d’Arc :
Puis vint cette voix
Bientôt l’heure de midi
Au temps de l’été
Dans le jardin de mon père
Et que cette voix a rappelé les mots de toujours, c’est la définition d’un prophète. Il attira à lui les quelques hommes qui empêchent la société de pourrir. Et à partir de là, au prix de sacrifices monumentaux, tout a fini par renaître. Peu d’histoires de héros naufragés ou de princes en exil peuvent autant émouvoir que celle-là. Il incarne à lui seul l’équilibre gaullien entre l’intelligence stratégique et la volonté. La première sans la seconde est impuissante, la seconde sans la première est stérile.
Front Populaire : Il y a le De Gaulle homme de guerre, refusant de plier devant l’ouragan de la défaite. Et il y a le De Gaulle de l’après-guerre, homme d’État, architecte politique dont l’ouvrage tient encore aujourd’hui malgré les assauts. Y a-t-il des différences entre les deux ?
P.-Y. R. : Sur l’essentiel, c’est le même homme. Pour lui, l’action politique qui suivra la guerre est la continuité de la Résistance. Sur le forme, la fin du conflit humanise de Gaulle car elle lui permet de jeter le masque de l’intransigeance. Il n’avait pas le choix, la France devait se battre contre l’Allemagne mais également contre certains de ses alliés – ou prétendus tels.
À la fin de la guerre, il devient l’homme de rassemblement dont la France a besoin. Il est ici plus près de sa nature profonde. Il doit rester le roc sur lequel les Français peuvent s’attacher mais il s’autorise à baisser la garde… mais pas trop bas. Sur les dossiers, sa pensée évolue. Particulièrement sur le dossier colonial où il ne se laissera plus intoxiquer, y compris par des gaullistes (ou réputés gaullistes), comme ce fut le cas sur l’Indochine, par l’incompréhension fatale de d’Argenlieu.
Front Populaire : Aujourd’hui encore, les commémorations de l’Appel du 18 juin conservent une certaine résilience mémorielle dans une époque où les mythologies politiques ont largement perdu de leur influence. Que dit cette persistance de notre rapport à notre histoire ?
P.-Y. R. : Le 18 juin est un des évènements historiques qui est « passé dans la vidéosphère », pour parler comme Régis Debray. On a deux ou trois enregistrements de la voix de Clemenceau, peut-être un film, alors que nous avons vu bouger de Gaulle. Combien de nations ont eu la chance de voir bouger un de leurs pères ? À cela s’ajoute la portée universelle du 18 juin. Partout où des hommes lutteront envers et contre tout pour la liberté, ce texte sera avec eux. De Massoud à J.D. Vance, des hommes sans aucun rapport ont pu s’y référer alors qu’ils n’y avaient aucun intérêt politique.
Front Populaire : De Gaulle est l’homme du 18 juin… et de Gaulle était un nationaliste. Comment expliquer que notre époque s’accommode bien du premier mais beaucoup moins du second ?
P.-Y. R. : À cause du procès qui a été fait contre le nationalisme. Procès dont nous devrons, pour des raisons vitales, faire casser la sentence. Ce procès, débuté avant la guerre par des pensées dissolvantes (André Breton et les siens pour ne pas les nommer), utilisées par ceux qui deviendront le noyau dur de la collaboration puis de la francophobie d’élite, est là pour occulter des réalités que nous devons sans cesse expliquer et détailler à nos compatriotes. Ces réalités sont les suivantes :
D’abord, le retour magistral de l’idée d’empire chez les peuples germaniques – allemand puis américain –, qui a causé les guerres majeures du XXème siècle. Ensuite, le fait que ceux qui ont collaboré à cette horreur l’ont fait autour d’une bannière idéologique, l’Europe. Celle-ci est une continuation tant du Reich que, par d’autres moyens, de l’AMGOT.
D’où la nécessité, pour que la narratif de la domination passe, d’affaiblir les anticorps nationalistes français pour briser moralement notre peuple. C’est pour cela qu’on nie contre toute évidence que la Résistance française était nationaliste (y compris les communistes, avec leurs spécificités) et que le gaullisme est un nationalisme, ce que de grands historiens comme Jean Touchard soulignaient déjà dans les années 70.
À cette fin, on n’hésite pas à présenter des faits mineurs comme majeurs – par exemple l’européisme du résistant Henri Frenay –, voire à construire des légendes : rappelez vous des « résistants humanistes sans patrie » à la Stéphane Hessel, groupe de gens pour qui de Gaulle ne cachait pas son mépris et dont la seule force fut de survivre aux résistants combattants en raison de leur talent pour esquiver le feu.
Front Populaire : Y a-t-il encore des lieux où brûle encore la « flamme de la Résistance » dans la France de 2025 ?
P.-Y. R. : Dans tous ceux qui veulent que la France continue. ■

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Du gaullisme le plus délirant !
Sauf pour la nostalgie, ça n’a plus grande importance. Les gaullistes en tant que tels ont disparu ou sont des faux-culs. S’il en reste encore quelques-uns de convenables, ils ne comptent plus. C’est comme les franquistes en Espagne. C’est fini.
Restent ceux qui veulent que la France continue. C’est aussi simple que ça.
Anne a raison, Piere-Anré Rougeron est attachant par sa volonté affichée que notre hsitoire continue , gage de notre liberté.Il veut exorciser la tentation impériale qu’il renaitre par l’Allemagne et les tentatives de nous effacer en auxiliaire du mondialisme. et d’une europe sans visage . Certes, mais cette tentation impériale n’est-elle pas aussi honorée en France avec Napoléon. voulant solder tout compte de la révolution? Une simple remarque: la déconfiture de notre Education Nationale que- PYR déplore certes- ne vient – elle pas justement , non d’une influecne extérieure,mais – de l’idéologie qu’elle a voulu servir aux dépens à terme de sa mission : le la transmission d e la langue qui forge notre pensée et e et du génie de notre peuple. Finalement os aboutissons à une jeunesse privé e repère élémentaires et dont le seul avenir pour s part de diversité ,semble être l’émeute urbaine sous le regard bienveillant de l’esprit du temps. Saluons le courage de PYR , sa pugnacité ,mai n ‘oubliosn pas de balayer devant notre porte.