Guillaume Bigot : Le « Titan » a coulé… La mondialisation suit le même chemin


Par Guillaume Bigot sur Front Populaire. 

Commentaire – Cet article a été publié hier (7 juillet) dans Front Populaire. Il est bâti, on le verra, sur une comparaison principale et plusieurs autres « subordonnées ». Or, chacun sait bien que comparaison n’est pas raisons. Pourtant, il nous semble que celles qui sont tentées ici par Guillaume Bigot ne sont nullement saugrenues. Elles ont, en plusieurs passages de cet article, leur pertinence et une actualité plus que d’apparence. Même si le naufrage de la mondialisation que constate ou prophétise Guillaume Bigot, sans-doute parce qu’il le souhaite, comme nous, d’ailleurs, est moins acquis qu’il l’affirme. Même si ses partisans ont sans-doute bien de puissants moyens de résistance. Mais restent, en effet, les réalités nées de l’Histoire, de la géographie et des instincts de survie, de « persévérance dans l’être », des peuples et des réalités ainsi différenciées, du vaste monde. Alors, leur force intrinsèques devrait, pour le triomphe de l’ordre vrai, c’est à dire historique, naturel, donner raison à Guillaume Bigot. C’est une espérance et un but pour « les hommes de plein vent », s’il en subsiste. Chez les royalistes français et autres, par exemple !     

CONTRIBUTION. Le naufrage, en juin dernier, du sous-marin Titan aux abords de l’épave du Titanic a offert aux commentateurs des quatre coins du globe de quoi gloser pendant des jours entiers. Guillaume Bigot, président de France souveraine, voit dans le submersible perdu le reflet de notre époque.

Laurent Berger, de la CFDT, déplore notre fascination pour le naufrage des passagers du sous-marin Ocean Titan et notre indifférence face aux migrants noyés en Méditerranée. Une telle comparaison est aussi fausse que déplacée car autant nous pouvons facilement nous identifier à ces étrangers qui risquaient leur peau pour fuir la misère, autant on comprend difficilement ces personnages étranges capables de dépenser 250 000 euros pour finir asphyxiés dans une boite à sardines au fond de la Grande Bleue.

Bien sûr, la fascination des passagers du Titan pour le Titanic était facilement compréhensible. Le Titanic passait pour le navire le plus insubmersible de son époque. Le réel et la nature revêtant la forme d’un iceberg ont brisé l’orgueil de la White Star Line, emportant la vie de 1500 passagers. Autre raison de cette fascination, le navire s’est abîmé en 1912, deux ans seulement avant qu’un Occident triomphant ne noie son euphorie technique et scientifique dans le sang et la boue des tranchées. Et notre fascination pour le naufrage du Titan n’est pas moins compréhensible. C’est celle que l’on éprouve pour la malédiction qui a frappé cinq explorateurs qui voulaient observer ce sarcophage nautique de trop près et qui ont finit engloutis par les eaux glacées de l’Atlantique Nord. Quant au fondateur d’OceanGate, la société constructrice du sous-marin, qui fait lui aussi parti des disparus, c’est un sortilège familial qui semble s’être abattu sur lui. Stockton Rush laisse une veuve qui est l’arrière-petite-fille d’Isidor et Ida Straus, un couple richissime mort sur le Titanic. C’est donc à une incroyable mise en abyme – et en abysses – à laquelle nous avons assistée.

Car le naufrage du Titan semble symboliser la mondialisation et l’hubris de l’Occident actuel, dont on conviendra qu’elles diffèrent nettement de la mondialisation et de l’hubris occidentale de 1912. La mondialisation du Titanic était luxueuse et flamboyante, celle d’aujourd’hui repose sur le cost killing et la pseudo-sobriété. Les passagers du sous-marin ont embarqué pieds nus dans des conditions spartiates, contraints de faire leurs besoins à quelques centimètres de leurs compagnons, séparés par un rideau. C’est un luxe à la Marcel Duchamp. C’est l’incarnation du mauvais goût de cette classe des happy few, des 1 % qui claquent des fortunes pour acquérir des statuettes de petits chiens en plastique fabriqués par des artistes à la mode qui raillent leur snobisme. Tout était luxe, calme et sérénité sur le Titanic. Sur le Titan, tout n’était que toc, com’ et frelaté. La mondialisation du Titanic était lumineuse et optimiste, celle du Titan est sombre et anxieuse, synonyme de fin du monde et de réchauffement climatique. La mondialisation du Titanic embarquait toutes les classes sociales, la mondialisation du Titan a laissé à quai sa classe ouvrière et sa classe moyenne devenues inutiles en faisant tout fabriquer dans des pays à bas coût de main-d’œuvre qui, entre temps, se sont enrichis et nous tiennent la dragée haute.

La mondialisation est en train de couler et les historiens de l’avenir verront sûrement dans la perte du Titan la fin d’une époque où une toute petite minorité pensait échapper à la pesanteur et aux limites.  La mondialisation américaine sombre sous nos yeux et nous regardons le Titan couler.

Depuis la guerre en Ukraine et le refus par des pays qui représentent 75 % de la population mondiale de soutenir les sanctions contre Moscou, l’Occident découvre que tout produire dans des pays en train de se retourner contre lui n’était peut-être pas si judicieux. « Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendront » prophétisait Lénine sans voir ce que fomentent actuellement les BRICS. La guerre en Ukraine et la pandémie ont révélé la vulnérabilité d’économies occidentales qui ne produisent presque plus rien et vivent sous la double dépendance des chaînes de valeur en flux tendus et d’un endettement exponentiel. La mondialisation, telle que nous la connaissons, a-t-elle encore beaucoup d’oxygène ? Difficile de le deviner mais ce qui est sûr, c’est que la Russie et la Chine ont décidé d’entrainer l’Amérique vers le fond en attaquant le dollar et en contestant sa supériorité technologique.

Une Amérique dont la puissance ne correspond peut-être pas à l’image rutilante renvoyée par Hollywood. Un Occident dont une partie du PIB n’est peut-être que de la vapeur d’eau, comme le prétend Emmanuel Todd. En tous cas, le Titan, qui passait pour un bijou de technologie, n’était qu’une coque de noix équipée d’un joystick et dont l’unique hublot était conçu pour résister à une pression correspondant à 1500 mètres de fond. Donc très au-dessus des parages où reposait le Titanic, à 3500 mètres de profondeur environ. Le patron de la sécurité d’OceanGate avait d’ailleurs été licencié car il cassait les pieds du patron avec des normes qui le ralentissait. Il se dit aussi que Stockton Rush ne voulait plus embaucher de mâles blancs quinquagénaires car ils ont beau être compétents, ils n’étaient pas suffisamment « inspirants » aux yeux de ce PDG woke. 

La classe dirigeante mondialiste a vraiment comme projet de naufrager l’Occident en apprenant à sa jeunesse à détester toute norme et surtout les siennes, en déroulant un immense plan d’appauvrissement collectif baptisé transition énergétique, en se suicidant démographiquement par la promotion de la dénatalité et par le financement d’une immigration de peuplement. Que les cinq passagers du Titan reposent en paix. Mais que l’idéologie mortifère qu’ils incarnaient, peut-être à leurs corps défendant, ne refasse jamais surface.   

Guillaume BIGOT

Guillaume Bigot, directeur d’une grande école de commerce, est politologue, notamment pour CNews. Il publiera chez Plon le 15 octobre prochain : Populophobie, pourquoi il faut remplacer la classe dirigeante française.

Source 

 

 

3 commentaires pour “Guillaume Bigot : Le « Titan » a coulé… La mondialisation suit le même chemin

  1. Tous les signes de la Rome decadante sont maintenant ceux de l’ Occident . Les Ukraiens veulent s’occidentaliser , grand bien leur fasse , ils paieront leur aide onusienne et européenne en bonne terre agricole, en matières premières, en ventres pour GPA et , »last but nuit least » combleront leurs pertes démographiques avec des africains que l’UE leur imposera .

    Seule note positive, dans cette affaire que on voit se dérouler, le diablotin qui « desovietise » alors quel’ Ukraine était promise à la « denazification » . Mais V.Zelinski peut se permettre :une conférence, dans une petite sous préfecture, conférence outrageusement partiale en sa faveur, glissait qu’il était de mère juive (mais ne s’identifiait cependant ainsi) ; et V. Poutine , de père israélite pour ce qui le concernait !

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