
Je Suis Français, était alors le mensuel papier de la Fédération des Unions Royalistes de France.
Par Pierre Builly.

Bel hommage* révérant à notre ami et grand écrivain qui a séduit et continue à séduire bien des générations de lecteurs !
Qu’il me soit permis, en complément, de faire part de trois souvenirs personnels pour montrer, s’il en était besoin, qu’il détenait aussi les flammes de la gentillesse, de la courtoisie et de l’amitié.
– Début 1978, après Jean Dutourd, il est le deuxième des écrivains qui acceptent de recevoir les jeunes gens de « Je suis Français » papier. L’entretien qu’il nous donne, avec chaleur et sympathie, paraît dans le n° 7, en février 1978. Il nous a reçus chez lui avec simplicité et sympathie pour les jeunes hommes que nous sommes encore.

– Le lundi 21 novembre 1988 : c’est « La Paulée de Meursault », la troisième des « Trois Glorieuses de Bourgogne », après un grand chapitre du Tastevin l’avant-veille et la Vente des Hospices de Beaune, la veille. Raspail s’est vu décerner le « Prix de la Paulée » – plusieurs centaines de grandes bouteilles offertes chaque année par un vigneron différent – et préside un grand déjeuner (6 à 700 personnes) qui dure des heures et où l’on déguste des dizaines de grands crus, chaque participant étant tenu d’apporter une ou plusieurs des meilleures bouteilles de sa cave.
Alors sous-préfet de Beaune, je suis naturellement placé à la droite de l’écrivain. Naturellement, je me fais reconnaître et nous copinons durant tout le déjeuner. Et comme autour de lui s’est instituée une sorte d’Amicale des Patagons, dotée d’un drapeau, d’emblèmes (y compris les autocollants automobiles que nous continuons à arborer fièrement à l’arrière de nos voitures), d’un journal à parution irrégulière et même d’une représentation diplomatique, voilà que ma femme est nommée vice-consul de Patagonie à Beaune (je ne pouvais décemment pas représenter à la fois la République française et le Royaume mythique et rêvé de Patagonie).
– 20 janvier 1993 : la célébration expiatoire de l’assassinat de Louis XVI, il y a 200 ans, commence par une impressionnante messe à la basilique de Saint-Denis. Y arrivant, je croise Jean Raspail, qui co-préside le comité du bicentenaire. Il me reconnaît, et, comme nous sommes en avance, m’entraîne au bistrot. Quel plaisir…
Avec de si belles rencontres, je me dis que je n’ai pas tout à fait perdu ma vie d’homme… ■ PIERRE BUILLY
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