A l’occasion des divers Festivals qui fleurissent en été, et entre autres à l’occasion des Rencontres cinématographiques de Cavaillon, Philippe Lioret s’est répandu dans la presse pour dire et redire – on n’est jamais si bien servi que par soi-même… – combien son Welcome l’avait rendu heureux, combien il était fier de lui, et combien il était un esprit libre, et combien il se trouvait beau, et combien il s’aimait comme ça etc… etc…
Bref, dans la série je-me-passe-la-brosse-à-moi-même, il a fait fort, et même très fort…
« Je veux être un citoyen libre de raconter » dit celui qui est tellement content de lui qu’il n’en peut plus de boursouflure et d’emphase dans l’autosatisfaction. Raconter quoi ? Par exemple, qu’il a été outré du supplice effroyable que la France faisait subir aux migrants de la région de Calais. Une barbarie d’un autre âge, des actes d’une cruauté telle que l’Histoire (la grande, avec un H majuscule évidemment…) l’attendait, lui, Lioret, pour les dénoncer. Et il l’a fait, le Lioret, il a dénoncé, en comparant ces monstruosités horribles, dont la France se rend coupable tous les jours, avec… celles qu’ont subies les Juifs dans les Camps !
Il est temps, donc, maintenant, d’en venir enfin à ces fameuses horreurs que le citoyen libre Lioret dénonce avec un courage qui fait honneur au genre humain. On y va, mais d’abord, asseyez-vous bien, calez-vous bien sur votre siège, et attendez-vous à être secoué, rudement. Vous y êtes, vous êtes sûr ? Eh bien, voilà…
« Les gamins que l’on marque au feutre indélébile pour les reconnaître à la prochaine arrestation, je l’ai vu de mes yeux. J’ai du mépris pour ce personnage (Eric Besson, ndlr) qui nie l’évidence… ».
C’est tout. Moyennant quoi le citoyen libre de raconter établit son parallèle indécent entre ces « mécanismes répréssifs » et la Shoah ! Et les journalistes qui l’écoutent, au lieu de lui rire au nez et de lui tourner le dos, le laissant à ses élucubrations de mauvais goût, le laissent au contraire parler, puis font imprimer ses insanités. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, en bonne langue française : des insanités.
Et puisqu’ils ne l’ont pas dit, on va donc le dire à leur place: Monsieur Lioret, « aussi suffisant qu’insuffisant » (le mot est de Talleyrand), a l’esprit tout simplement tordu…
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