Il constitue le deuxième de notre série des Grands textes, cet inoxydable 24ème chapitre de Kiel et Tanger :
https://www.jesuisfrancais.blog/2008/07/24/le-24-chapitre-de-kiel-et-tanger.html
Mais l’ouvrage est suivi de plusieurs appendices, dont les IX et IX bis sont les plus étonnants : la lucidité et les vues pénétrantes qui sont celles de Maurras dans ces deux annexes ne sont-elles pas, en effet, confondantes ? Si, sur tel ou tel point, ses vues ont été infirmées, il n’en demeure pas moins que sur le plus grand nombre, et les plus importants, ses prévisions et intuitions ont, au contraire, été confirmées par la suite.
Ces deux appendices mériteraient, donc, en toute logique, de figurer à la suite du deuxième Grand Texte, mais leur longueur risquerait alors d’alourdir l’ensemble. Et, si on les propose séparément, faut-il les considérer, pris en eux-mêmes comme des Grands Textes ? Quoi qu’il en soit, il paraît utile, au moins, de les présenter à la lecture, en remerciant au passage le site Maurras.net qui les a numérisés, un aspect parmi tant d’autre de l’énorme travail qu’il a accompli, et qu’il continue d’accomplir…..
II : Appendice IX bis : Les puissances de l’avenir
Dans les premières années du XXe siècle, un écrivain qui fit le tour du monde pour le compte du Temps, M. Gaston Donnet, a ratifié purement et simplement les vues d’Amouretti et les nôtres : il admettait la coexistence future de quelques grands empires avec une poussière de principautés et de républiques, ainsi qu’on peut le voir par mon article du 1er mai 1904, à la Gazette de France, que je reproduis textuellement ci-dessous tel qu’il parut à une époque où pas une ligne de Kiel et Tanger n’avait été écrite.
Je crois bien que M. Gaston Donnet est ce journaliste républicain qui reçut trente mille francs de M. Adrien Hébrard pour faire le tour du monde et en publier ses impressions dans Le Temps. Le journal de route de M. Donnet paraît arrêté pour le moment au Chili, et quelques-unes de ses remarques sur la constitution et la destinée de cette république nous avaient paru bien frappantes par leur extrême concordance avec les doctrines historiques et politiques qui ont servi de bases à l’Enquête sur la Monarchie. Il n’y avait pas de quoi s’étonner ; pourquoi les renseignements de l’histoire de l’ancien monde seraient-ils démentis par la géographie du nouveau ? M. Gaston Donnet regardait, observait avant d’écrire et de construire, et c’est de la méthode d’observation que nos maîtres se sont constamment inspirés.
Mais voici qui est plus amusant. Publiant (où ? mais dans L’Aurore !) un sommaire des conclusions générales de son voyage, qui pourra servir d’épilogue à l’Itinéraire de Paris à Paris via Pékin et Santiago, M. Gaston Donnet en arrive à développer certaines vues d’avenir dont les plus différentes concordent avec toutes les inductions que nous avons faites cent fois, sans en choquer directement aucune. Étrange leçon des voyages ! Le rédacteur de M. Hébrard, qui devient collaborateur de M. Clemenceau, rapporte, en manière d’album, à son double public, public dreyfusien modéré, public dreyfusien radical, les idées de L’Action francaise. Que ne sommes-nous aussi riches que M. Hébrard ! Nous mettrions tous les ans deux ou trois bourses de voyage à la disposition des républicains distingués. Ces messieurs se formeraient le long de la route. Au retour, un léger coup de pouce leur donnerait figure d’excellents royalistes.
M. Gaston Donnet a exposé en quatre articles ce que sera, ou pour mieux dire, ce que pourra être le monde dans cent ans. Les trois premiers sont consacrés à l’hypothèse qui se présente d’abord à l’esprit, car elle s’accorde avec le mouvement qui paraît le plus général. Comme dirait M. Anatole France c’est l’hypothèse qui « prolonge la courbe commencée ». Nous voyons se développer un impérialisme effréné. Donc l’impérialisme triomphera partout ! Nous voyons se former de grandes unités ethniques. Donc ces grandes unités se maintiendront ; il s’en formera d’autres, et de plus en plus grandes ! C’est ce qu’un disciple de Spencer peut appeler, dans un langage affreux, l’intégration européenne et universelle. « L’Angleterre, l’Allemagne, la France, les États-Unis, la Russie s’empareront du monde entier et l’exploiteront comme une ferme. » Tous les cerveaux de formation sémitique, dominés par l’idée de l’unité, ou encore tous ceux que hantent d’inopportunes réminiscences mathématiques, se placent naturellement à ce point de vue.
Les vrais Européens, les vrais occidentaux y répugnent : ils savent ce que c’est que la prévision politique. Une chose est constante en histoire, c’est la merveilleuse inconstance des « tendances » les plus prononcées, des « séries » les mieux définies. L’historien, le critique savent qu’une formule est interdite à qui interroge l’avenir : la formule de plus en plus. Elle n’est jamais vraie. Les choses ne se développent jamais que jusqu’à un certain point. Et à ce point, c’est tantôt un retour brusque, tantôt une dégression lente, tantôt une déviation qui peut être également insensible ou très prononcée.
Dès lors, la prévision n’est plus affaire de calcul. Il ne s’agit point de continuer une courbe, mais de se livrer au plus délicat travail d’appréciation et de conjecture. On interroge non seulement le nombre et la masse des phénomènes, mais leur force (si variable !) et leur qualité (si mystérieuse) en vue de former, non une réponse unique en forme d’oracle, mais un faisceau de réponses conditionnelles destinées à suggérer un ensemble de précautions. De telles réponses, à multiples détentes, renseignent médiocrement sur ce qui sera. Elles proposent ce qui pourra être. Elles excluent ce qui, à la réflexion d’un esprit pratique et sensé, ne paraît ni viable, ni seulement possible.
M. Gaston Donnet exclut de la sorte l’hypothèse des grandes intégrations futures et des unités maîtresses du monde. « Il est impossible d’y croire », dit-il rondement, et il dit pourquoi. Un vaste mouvement désintégrateur s’accomplit partout. M. Gaston Donnet l’appelle individualiste. C’est un terme mal employé. Nous dirions, nous, « nationalistes ». Mais le nationalisme de l’avenir ne sera pas très étendu. Les relations entre peuples pourront s’accroître, par le mouvement naturel de la science, des industries, du commerce : il ne se formera pas un sentiment international comme il s’est formé des sentiments nationaux, et ceux qui le croient sont les dupes de la figure géométrique donnée à la succession des faits historiques.
De ce que l’homme est allé de la famille à la cité et de la cité à l’État, il ne s’ensuit en aucune manière qu’il ira de l’État à la fédération d’États et à l’unification de la race humaine. Nous ne cessons de dire et d’écrire depuis cinq ans que l’unité du genre humain, loin d’être en progrès, est en décadence. Le genre humain est moins uni que sous Titus, où toutes les races civilisées se groupaient sous les mêmes faisceaux. Le genre humain est moins unifié que du temps de saint Louis, où toutes les couronnes chrétiennes étaient fédérées sous la tiare. La Réforme du seizième siècle et en conséquence la guerre de Trente ans ont constitué les nationalités comme autant de schismes.
Encore subsistait-il une Europe. Depuis la Révolution et l’Empire, il n’est plus d’Europe et le mouvement des nationalités qui a unifié l’Allemagne et l’Italie, a décidé ou préparé bien des scissions. Sans compter que la Belgique s’est séparée de la Hollande, que la Serbie, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie et le Monténégro ont quitté l’Empire ottoman, il est facile d’observer sur tous les points de l’Europe les différences qui se creusent entre nationalités, entre races: Catalogne et Espagne, Irlande et Angleterre, Suède et Norvège , Finlande et Russie, et, tandis que la petite Belgique est elle-même travaillée par les tiraillements entre Wallons et Flamands, la grande Autriche souffre de querelles autrement graves entre les trois ou quatre éléments qui la constituent, germaniques, slaves, magyars et latins. La forte Allemagne commence elle-même à s’apercevoir, malgré l’orgueil de ses grands rêves presque accomplis, qu’un Poméranien diffère d’un Bavarois, et un catholique rhénan d’un saxon protestant. Cet État merveilleusement décentralisé éprouve d’obscures poussées de séparatisme. Que dire de l’immense et disparate Russie !
M. Donnet fait une induction trop rapide et, à mon goût pleine de périls, lorsqu’il déclare que « la critique sociale » a tellement diminué « l’idée de pouvoir » que les pays de pure formation dynastique sont appelés à disparaître. Le pouvoir n’est pas une idée, c’est un fait, et l’on croit à ce fait quand il se fait sentir, et toute la critique sociale du monde ne peut rien contre la force d’un conquérant. Dire qu’il n’y aura plus de conquête ni de conquérant, c’est ne rien dire et tomber dans la même erreur que ceux qui vaticinent le développement régulier et simultané de la politique de conquête dans cinq ou six grandes puissances à la fois. Des impérialismes menaçants se ralentiront tout d’un coup (par exemple, peut-être celui de la Russie). D’autres, inattendus, se feront jour soudainement et croîtront avec une vitesse inopinée.
C’est le train normal de l’histoire. La Prusse n’était rien, au milieu du règne de Louis XIV, et ce qu’elle paraissait être en 1865, après le grand Frédéric et après Blücher, pouvait bien inquiéter l’Autriche et la France non leur donner l’idée précise des progrès foudroyants accomplis pendant les cinq années qui suivirent. Des nouveautés nombreuses sont promises à nos neveux. Je doute que l’avenir change rien au rythme insaisissable de ce jeu d’intérêts et de passions utilisés par les intelligences et par les volontés.
La guerre subsistant, il y aura toujours des chefs de guerre.
La famille subsistant (M. Donnet, on le verra, cède ce dernier point) les chefs de guerre fixeront le pouvoir dans leur descendance. Les nations où l’ordre de la succession du pouvoir sera le mieux réglé auront des chances supérieures de se constituer et de se maintenir. L’expérience historique en est la garantie. Si les lois dynamiques des sociétés sont obscures, leurs lois statiques sont tout au contraire très faciles à vérifier, et M. Donnet les vérifie à son insu, quand il écrit des nations latines « dont l’unité est achevée, cicatrisée, depuis des siècles », c’est-à-dire sans doute de la France et de l’Espagne, qu’elles seront les seules à ne pas se dissoudre, à ne pas se désintégrer dans un avenir très prochain.
Sauf dans les deux nations chez lesquelles une longue habitude de l’unité crée une seconde nature, M. Donnet assure que « le monde civilisé de demain se divisera sans doute en autant d’États que de groupes ethniques ». Il faut tempérer cette assurance par l’oracle qui veut que tous les groupes existants soient demain ou après-demain fondus en deux ou trois groupes tout-puissants, sinon en un seul. Tout grand État n’est certes pas appelé à disparaître. Mais les petits semblent devoir recommencer à pulluler. Raison : le mouvement nationaliste, utilisera, les passions démocratiques et les passions démocratiques le mouvement nationaliste, ce qui n’empêchera, en aucune manière, telles nationalités de profiter de la décomposition du voisin pour se manifester sous la forme unitaire et impérialiste…
Et maintenant, lecteurs de L’Aurore, membres du peuple souverain, écoutez la leçon de M. Gaston Donnet. Instruisez-vous, bons citoyens qui allez voter pour l’Internationale et contre la patrie :
La « patrie », loin de disparaître, s’accroîtra, à ce point, que le monde ne se composera que de petites patries. Et ce sera le triomphe de la famille qui reste, malgré tout, dans la vulgarité de sa morale, le pivot de l’humanité. On s’aime soi ; on aime sa famille qui est le prolongement de soi. Mais rien plus. Et rien ne nous fera aimer par nous, Français, un Afghan ou un Siamois, c’est-à-dire un être en dehors de notre conception sociologique et linguistique. Et ceux qui espèrent qu’un temps viendra où la vie sociale sera supérieure à la vie individuelle, ceux-là nous voient avec des lunettes roses.
Il convient de bien lire ceci, de lire en comprenant. Les organes de large unification, les créateurs de grandes nationalités, ce ne sont pas les individus, le troupeau immense des petites volontés autonomes. Celles-ci bornent leur champ à l’intérêt particulier de chacune d’elles et à celui, tout limitrophe, de la famille qui est le « prolongement de soi ». C’est tout ce que l’on peut demander à l’individu librement consulté. En histoire, tout le surcroît vient d’une race d’êtres bien différente, il vient des individus, des personnes, de la petite poignée des chefs : fondateurs, directeurs, organisateurs.
Ils ont créé une vie sociale qui est supérieure à la vie individuelle. Ôtez-la, supprimez les cadres fixés par eux, détruisez leurs organisations, essayez de tout fonder sur l’individu, donnez tout au nombre, enlevez tout à la qualité et vous verrez naître des formations nouvelles qui vaudront juste ce que vaut la moyenne individuelle. L’Italie vaut mieux que les individus composant aujourd’hui le peuple italien, de même la France vaut mieux que nos Français ; mais c’est que ni notre France, ni l’Italie n’ont eu pour principe générateur le suffrage universel et le régime égalitaire. L’une et l’autre reposent sur des générations de maîtres, de héros et d’artistes, de demi-dieux et de saints. (On me pardonnera de rappeler à un Français ces antiques idées françaises qu’un Nietzsche a tenté vainement de gâter. Mais les impressions si justes de M. Donnet mériteraient d’être inscrites dans un vocabulaire précis.)
Il continue, avec une lucidité féroce, son chapitre de l’individu désencadré, désorganisé et par là démoralisé :
Les vertus que commandent les religions et les philosophies, le sens de l’idéal altruiste, existent peu. Nous sommes tous difficilement sociables, égoïstes, répugnant au partage, à la propriété commune et, sans doute, créés pour vivre en petites subdivisions basées sur l’unité des coutumes et non en fraternité élargie. Comme le dit nettement un sociologue contemporain, l’amour n’a rien fondé, rien vraiment.
L’amour a pourtant fondé les États, dit Aristote. Mais il se combinait, dans une proportion subtile, avec la haine. L’amour du Germain pour sa Germanie, exclusif et haineux de tout ce qui n’était pas germain, l’amour de l’Italien pour son Italie, parfaitement traduit par le cri de haine historique, Fuori barbari, fuori Tedeschi, ne peuvent être appelés des passions stériles. C’est peut-être affaire d’application, de direction. L’amour des hommes quand il s’adresse à nos voisins les plus proches, peut créer ou sceller l’unité des grands États, mais aussi déterminer la guerre étrangère ; quand, passant par-dessus les têtes fraternelles, l’amour ne s’adresse qu’aux nations les plus éloignées, il détermine la guerre entre citoyens, à la suite de quoi les plus vastes États peuvent connaître morcellement et dissolution.
C’est au fond ce que semble dire M. Gaston Donnet :
La collectivité universelle exige des hommes plus que des hommes, des moitiés d’anges, justes et bons, des chefs-d’œuvre de cœur. Alors qu’au contraire, le principe des nationalités s’accommode des hommes tels qu’ils sont avec leurs facultés de renoncement, de charité, très courtes. La médaille humaine vue de la sorte est moins belle ; mais plus vraie. Et ce n’est pas ma faute si elle n’est pas plus belle et si les collectivistes prêchent à des sourds.
Il est piquant de lire un tel morceau de réalisme politique en tête de L’Aurore. Vous n’êtes pas au bout de vos étonnements. M. Donnet précise son tableau de la désintégration universelle. Le monde dans cinquante ou cent ans pourra se présenter comme « une suite de petits propriétaires aux murs mitoyens, ces murs mitoyens que nous appellerons des frontières ». Il ne craint pas de mettre les points sur les i et d’appeler par leurs noms les pays destinés à se désagréger :
Une Autriche qui ne sera plus une Autriche ; une Allemagne qui ne sera plus une Allemagne, mais un ragoût de petits États : État slovaque, État tchèque, État hongrois, État bavarois, État prussien, etc., etc.
Une Russie travaillée par une action libérale et qui se cassera, elle aussi, en plusieurs États échappant à l’omnipotence d’un tsar universel.
Une Angleterre qui perdra, pièce à pièce, toutes ses colonies où l’élément blanc domine : Canada, Australie, Afrique méridionale…
Une Amérique du Nord coupée en deux, ou en trois…
Est-il besoin de souligner la fantaisie ou l’arbitraire ? Ces défauts sont inévitables en un tel sujet. L’Allemagne, dont l’histoire ne forme cependant qu’une longue anarchie, peut être destinée à des secousses moins vives qu’il ne paraîtrait au premier abord, et le paradoxe autrichien a la vie dure, en dépit des apparences et des prophéties. L’empire britannique peut se rompre en mille morceaux, ou composer la Fédération des peuples de langue anglaise, c’est-à-dire la plus formidable combinaison interocéanique et transcontinentale. Le pour ou le contre se peuvent parier à peu près à coup sûr. Mais voici le Passé, avec la majesté de sa certitude profonde.
M. Gaston Donnet écrit :
Seuls resteront intacts les Latins dont l’agglutination est achevée depuis longtemps. De sorte que, dans une cinquantaine ou une centaine d’années, la France pourrait bien être la première puissance du monde. Et il faudrait remercier Louis XI à qui nous devons cette unité.
On annonce tous les deux jours la fin de la race latine. Je suis heureux d’en apercevoir ici le triomphe, et cette politesse de M. Donnet pour Louis XI, qui m’a toujours semblé le vrai Père de la Patrie, ne peut manquer de chatouiller vraiment un cœur royaliste. Il est certain que l’unité française, au point où l’a portée la monarchie capétienne, reste un des faits les plus puissants et les plus denses du problème contemporain. Mais, sans y être allé voir, je peux bien assurer à M. Gaston Donnet qu’il existe en Europe et en Amérique un certain nombre d’hommes d’État qui discernent, aussi clairement que lui-même, la prépondérance possible des peuples dont l’unification est déjà parfaite. Ils savent la France dans ce cas. Ils voudraient bien, par patriotisme, que son cas fût différent. Et ils y travaillent. Ils travaillent du mieux qu’ils peuvent, à détruire notre unité. Les dreyfusiens ont été les meilleurs agents de ces ennemis de la France. M. Combes s’efforce de les égaler. Les premiers ont créé de fortes divisions morales. Le second travaille à séparer nos régions, à soulever l’un contre l’autre le nord et le midi, le centre et l’ouest. Hélas ! elle aussi, la France se désagrège. Le monument de Louis XI tend à crouler. Nous perdons notre chance de devenir, dans cinquante ans, « la première puissance du monde » et ainsi s’exécutent les volontés du dehors. M. Gaston Donnet ne les avait pas calculées. Il ne les calculera pas, si, comme je le pense, il tient à rester bon et fidèle républicain.
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