Longtemps, il a fallu s’y résigner : les paroles s’envolaient, seuls les écrits restaient. Ainsi, jusqu’à l’invention de moyens d’enregistrement de la voix et du son, toute parole prononcée, fût-elle attestée par des témoins fiables, ne peut être regardée comme authentique, exacte et sûre. Après non plus, d’ailleurs…
Louis XIV n’a évidemment pas échappé à ce sort et l’essentiel des mots que lui attribue la postérité a de fortes chances d’être apocryphes, à commencer par le fameux « l’État, c’est moi ! », inventé de toutes pièces à l’époque de Napoléon.
Patrick Dandrey a pris le risque, et il s’en explique habilement, d’opérer un tri parmi les milliers de citations attribuées au Roi-Soleil et, les classant par thèmes, de raconter la vie de Louis XIV à travers les paroles qu’il prononça, peut-être, et celles qui lui furent prêtées, reflet paradoxal de la vision que les contemporains et la postérité ont eue de lui.
Intelligent, disert, informé, critique à bon escient, remettant chaque « mot » en perspective et dans son contexte, voici un livre remarquable, passionnant, drôle souvent, profond toujours qui compte parmi les meilleurs de cette année de tricentenaire. •
Louis XIV a dit, de Patrick Dandrey, les Belles lettres, 465 p., 19 euros.
Di Guardia sur L’Église, la République et le théorème…
“La République française en effet ne peut s’extraire d’un territoire physiquement déterminé. Elle prétend néanmoins à…”